Plastisphère, ques a co ?
L’homme a créé un véritable écosystème artificiel qui se développe sur les débris de plastiques présents dans tous les océans de la planète que les scientifiques appellent la plastisphère. Un mot nouveau qui fait déjà parler de lui mais qui va amplifier dans les prochaines années tant il cause, déjà, des ravages dans l’environnement aquatique. Si rien n’est fait, un bouleversement phénoménal est en route !
Chaque année 300 millions de tonnes de plastiques divers sont fabriqués sur notre Terre, 10 % de cette énorme masse se retrouvent dans les océans. Ce phénomène se développe depuis 60 ans, il est issu des plastiques laissés sur le littoral : tongs, jouets, équipements de plongée, filets de pêche, d’autres abandonnés dans la nature comme : les sacs à usage unique, les bouteilles en PVC, briquets, brosses à dents, stylos, emballages, tissus synthétiques, que les cours d’eau et les orages se chargent de véhiculer vers la mer. Après plusieurs années de dérive, sous l’effet de l’eau salée et du soleil, fouettés par les vents, brassés par les flots de la mer en continuel mouvement, ils se décomposent en minuscules miettes, pratiquement invisibles à l’œil nu ; portés par les courants océaniques, ils s’accumulent en immenses plaques dans l’océan. Ils sont vite colonisées par des organismes microscopiques dont un grand nombre sont inconnus des scientifiques. Un nouvel écosystème a même été découvert : il s’agit d’un véritable nid à microbes.
Le plastique constitue une grave menace pour la biodiversité : il suscite blessures et étouffements chez les animaux qui l’ingèrent et plus largement il crée un réel déséquilibre au sein de notre environnement. On estime, déjà, qu’environ 100 000 mammifères marins et 1 million d’oiseaux meurent chaque année, piégés ou empoisonnés par ces débris. Les chercheurs travaillent pour savoir dans quelle mesure ces détritus renvoient dans la mer les composants chimiques des plastiques (hydrocarbures, métaux lourds, PCB, bisphénol A, etc.). Les études et analyses scientifiques vont permettre de mieux cerner les conséquences d’une telle contamination. Les dommages environnementaux causés, une fois encore par la désinvolture des hommes, sont considérables. Si rien n’est fait pour endiguer cette catastrophe sans précédent, d’ici 20 ans, la superficie totale atteindra la taille de l’Europe car cette soupe de plastiques ne s’évapore pas ! Cette pollution nous concerne tous car elle provient essentiellement de nos comportements, de ce que nous jetons autour des fleuves et rivières ; il est urgent de repenser notre mode de consommation ! En 1950, la production de plastiques s’élevait à 1,5 million de tonnes. En 2009, cette production se chiffrait à 230 millions de tonnes. En 2014, les usines crachent 300 millions de tonnes. A cette échelle il est très difficile sinon impossible d’éradiquer ce fléau, le plus important reste la prévention à faire en amont concluent les chercheurs.
L’homme change la mer, la mer change les poissons.