Parution : Juin 2023
Les bateaux boeufs.
Le quai en contrebas était nommé «cul de boeufs» en référence aux nombreux bateaux bœufs qui venaient s’y amarrer aux côtés des bricks et autres navires à voile. Ces grosses barques lestées par quinze tonnes de gravier étaient toujours utilisées deux par deux pour tirer un long filet comme le couple de bœuf tracte la charrue dans un champs.
Cette technique de pêche inventée en 1720 par les Catalans se pratiquait sur les côtes du golfe du Lion particulièrement poissonneux à cette époque dont Sète était le port d’attache. Leur filet, le chalut, a donné par la suite le nom de chalutier aux bateaux de pêche qui compose désormais une grosse partie de la flotte sétoise aux côtés des thoniers senneurs et des petits métiers.
Des vendeuses, des femmes en écrasante majorité, proposaient divers poissons : daurades, loups (bars), baudroies, poulpes, anchois, rougets, vendus à même le sol. L’après-midi les infatiguables poissonnières parcouraient les quartiers du petit port sètois où les villages autour de l’étang de Thau.
A partir de 1967, la vente se déroule à la Criée, récemment construite, première criée informatisée d’Europe.
Mais hier comme aujourd’hui, on peut voir les hommes remailler leurs filets ou confectionner des hamacs sur le pas de porte de leur petite remise située sur le quai, jadis ateliers de salaisons de sardines, d’anchois et de morues.
Parution : Avril 2023
Naufrage du Titanic
Parution : Mars 2023
Le Kairouan en 1960
Sampan sur la baie d’Along au Viêt-Nam
Parution : Février 2023
La Calypso du Commandant Cousteau
Gouffre de Padirac
Parution : Janvier 2023
Sous-marin Iténéo 1
Kon-Tiki, traversée du Pacifique
Thor Heyerdahl, norvégien de 33 ans bardé de diplômes, au cours d’études anthropologiques découvre que les ancêtres des Incas et des Polynésiens avaient adoré le même dieu solaire, nommé Kon-Tiki. Naturellement il conclut que des émigrations du Pérou en Polynésie avaient eu lieu. Lorsqu’il fait part de sa découverte, des experts répliquent qu’à cette époque reculée les Péruviens n’avaient que des radeaux et qu’il était impossible de traverser le Pacifique sur de telles embarcations. Une vive controverse enflamme le débat, contestant les affirmations avancées par l’érudit. Pour prouver l’exactitude de son hypothèse Thor s’engage à construire un radeau semblable aux modèles anciens. Il recrute 5 compagnons volontaires pour cette expédition sur l’océan
Pacifique, pas le plus facile des océans sur notre planète ! Des gars forgés par de précédentes aventures extrêmes, des gars d’expérience, aptes à faire face aux dangers de la navigation avec des rôles complémentaires sur le radeau.Mais l’aventure commence par la construction de l’esquif dans le port de Callao au Pérou, base technique et point de départ vers la Polynésie. Conseillés et aidés par un ami péruvien, Agurto, c’est dans la jungle de l’Equateur, pays voisin du Pérou, que les aventuriers vont chercher le bois. En effet, la jungle de ce pays regorge de balsa, le bois idéal pour fabriquer un radeau. Une dizaine d’arbres sont minutieusement choisis et abattus, les gros troncs de balsa sont évacués par flottage sur la rivière Palenque puis acheminés par bateau vers le port de Callao. Ce convoyage à travers des zones difficilement accessibles, pleines d’embûches, est déjà une folle aventure à elle seule ! Dans un entrepôt du port, les aventuriers préparent discrètement le radeau mais la rumeur fait vite le tour de la ville portuaire et les « estrangéros » attisent la curiosité, puis « los locos » deviennent sympathiques par leur déraison et leur motivation ! Des pêcheurs, des marins proposent leur aide, d’autres donnent des conseils de navigation, sur le temps ou les vents. Un matelot de la marine péruvienne apporte une aide précieuse sur la structure flottante. Et parmi les curieux, on sent que beaucoup seraient partants pour ce périple insensé !
Les troncs sont liés et ligotés par des cordes. Une grande voile rectangulaire est arrimée sur des supports, une petite cabane abrite les marins, calées les unes aux autres, des caisses en bois renferme divers matériel. Aucun métal n’entre dans la construction du radeau. Une réplique exacte des embarcations indiennes préhistoriques. Logiquement, il est baptisé Kon-Tiki. Après quelques essais, un remorqueur tracte le radeau qu’il abandonne au large. Ainsi, le 28 avril 1947, vogue la galère à travers le Pacifique.
Le départ n’est pas aisé, de grosses vagues compliquent les premiers jours de mer puis le temps relativement clément règle la vie sur l’esquif. Le cuisinier n’a qu’à ramasser le matin les poissons-volants qui ont échoué sur le radeau pendant la nuit. On ne meurt pas de faim tant sur le plancher les poissons sont nombreux. La pêche au thon s’organise, l’homme de quart veille à la bonne marche de l’embarcation, surtout à maintenir le cap, Thor l’anthropologue étudie le comportement des poissons, surtout qu’un requin et une baleine suivent et tournent autour du radeau.
Trois mois plus tard, soit 101 jours, parcouru sur l’eau 8 000 km ou 5 000 miles, l’archipel de Tuamotou éclaire de joie les marins norvégiens. Le Kon-Tiki échoue sur l’atoll de Raroia, les 6 jeunes norvégiens signent un authentique exploit. La Norvège petit pays à la longue tradition maritime est fière. Thor devient un héros national dans son pays.
L’année suivante, il écrit un livre sur l’expédition du Kon-Tiki, traduit en 70 langues, lui assurant une renommée internationale. Au cours de sa vie, il multiplie les recherches et les expéditions, il devient un ethnographe, archéologue et zoologiste de renommée mondiale.
Valbert en hiver
Histoire du premier Tour du Monde
Les premières grandes découvertes ont souvent été trouvées par hasard. De même que les souverains du Portugal et ceux d’Espagne, qui ont financé ces expéditions de navigation, n’imaginaient pas qu’ils allaient devenir les maîtres d’aussi vastes territoires.
En juillet 1519, dans le port de Séville en Andalousie, sur les bords du Guadalquivir, 250 hommes, les équipages de cinq vaisseaux, se préparent à rejoindre les Indes en passant…par l’Ouest ! Les cales des navires regorgent de biscuits, de viandes salée ou séchée, d’oignons…Des vivres pour deux ans ! Mais ils emportent aussi 20 000 clochettes, 5 000 couteaux, 900 miroirs et des quantités d’objets divers à échanger contre les fameuses épices.
Fernao de Magalhaes, plus connu sous le nom de Magellan, est un marin courageux et expérimenté. Portugais, il s’est mis au service du roi d’Espagne. Les capitaines et marins espagnols acceptent difficilement d’être commandés par cet « étranger », et la révolte gronde.
En novembre, la flotte arrive sur les rivages du Brésil et suit la côte vers le Sud, à la recherche d’un passage qui débouchera sur la grande mer du Sud. Mais la terre se poursuit à l’infini. Peu à peu, la végétation tropicale laisse place à la pampa désolée et triste. Les mois passent. L’été austral prend fin. Les tempêtes se lèvent. Dans une baie totalement déserte, Magellan décide d’hiverner. Alors que les navires attendent le retour des beaux jours, les capitaines espagnols se révoltent. Les hommes restés fidèles à Magellan sont mis aux fers. L’un d’entre eux est tué. L’amiral doit agir par la ruse pour mater les meneurs de la révolte. En octobre 1520, Magellan ordonne de lever l’ancre. L’anxieuse recherche du passage se poursuit.
L’état des navires se dégrade, les vivres s’épuisent, le moral des hommes est au plus bas. Croyant qu’il va lui falloir abandonner son projet, Magellan envoie deux de ses vaisseaux en éclaireurs. Cinq jours plus tard, tous oriflammes au vent : ils ont trouvé le passage !
Les bateaux s’engagent dans un long détroit, bordé de montagnes arides. De temps en temps, les marins aperçoivent au loin des feux allumés par quelques indigènes. Ils baptisent ce pays « Terre de Feu ». Un des navires sombre dans une tempête, un autre déserte et retourne en Espagne. Mais le 28 novembre, Magellan et ses hommes découvrent enfin la vaste étendue d’un océan qui leur paraît tranquille. Ils le baptisent « Pacifique ». Il ne reste plus que 100 jours de vivres…
6 mars 1521 : une île enfin au bout de l’immensité ! A bord, il n’y a pratiquement plus rien à boire ni à manger. Et là, soudain, des hommes souriants et joyeux, des femmes à la peau douce, de l’eau, des fruits…Magellan remarque que son fidèle esclave Enrique, originaire de Malaisie, comprend le langage des indigènes. Voici le premier homme à avoir fait le tour du monde !
L’expédition touche les îles que l’on appelle Mariannes. Un peu plus loin, d’autres îles encore : les Philippines…Les habitants se montrent tout d’abord pacifiques. Mais le 26 avril, les marins tombent dans une embuscade. Magellan meurt sous les flèches, en protégeant la retraite de ses hommes. Ce dernier avait promis la liberté à l’esclave Enrique mais les autres membres de l’expédition ne respectent sa parole. Enrique quitte le bord et dresse les chefs indigènes contre les Européens qui perdent ainsi leur interprète. Désorientés, ayant perdu tous ceux qui disposaient d’une certaine expérience, les équipages choisissent pour chef l’un des pilotes, Juan El Cano. Celui-ci décide de poursuivre vers les îles Moluques, les fameuses « îles aux épices ». Mais trois dangers les guettent : le mauvais état des bateaux, l’hostilité des indigènes et l’arrogance des Portugais qu’ils côtoient parfois dans des comptoirs isolés.
Il faut abandonner un des navires en très mauvais état, les deux bateaux rescapés errent en mer de Chine. Pour subsister, ils se livrent à la piraterie contre des jonques marchandes qu’ils croisent dans la région. Ils décident enfin de tenter le voyage de retour, l’un par l’Est, l’autre par l’Ouest.
Le 4 septembre 1522, Juan El Cano et les 30 hommes qui lui restent aperçoivent enfin les côtes espagnoles. La cale pleine d’épices mais totalement délabrée, prête à couler, la Victoria, dernier navire de l’expédition, achève son tour du monde après avoir déjoué la surveillance des Portugais qui voulait l’arraisonner.
Il a fallut trois ans pour achever le premier tour de la Terre. Les épices rapportées par le seul navire rescapé suffiront à rembourser tous les frais de cette aventure, le premier tour du Monde de l’Histoire
Les sous-marins dans l’ombre des océans
Le « Rotterdam » à Barcelona
Naufrage du Titanic
Par ses dimensions et le luxe de ses aménagements intérieurs, on disait de lui qu’il était « le plus grand et le plus beau navire de tous les temps ». Il mesurait 53 mètres de la quille au sommet des cheminées, soit la hauteur d’un immeuble de 12 étages ! Avec 46 300 tonnes de tôles et de membrures en acier, un déplacement de 75 000 tonnes, c’était un véritable « monstre ». Un monstre luxueux, cependant, dont les « suites » de première classe n’avaient rien à envier à leurs équivalents terrestres des grands palaces internationaux : bois rares, cuivres, velours, dorures à foison, et même, des tableaux de maître de grande valeur décoraient élégamment les « cabines ». En outre, la machinerie était constituée par des moteurs qui développaient 55 000 chevaux, puissance colossale pour l’époque qui propulsaient le vaisseau à une vitesse de 24 à 25 nœuds à plein régime ; trois hélices, deux latérales et une centrale lui assuraient une stabilité remarquable dans la houle longue. Mais la caractéristique la plus originale du Titanic, car c’est de lui qu’il s’agit, c’était son système de cloisonnement étanche. L’architecte Carlisle, qui avait conçu tout le plan, l’avait doté de doubles fonds et surtout, il avait divisé la coque en 16 compartiments étanches, délimités par des cloisons d’acier dans le sens de la largeur. Ces cloisons à la fermeture automatique n’étaient curieusement pas assez hautes pour fermer hermétiquement chaque compartiment ! On pensait qu’en cas d’ennuis il serait toujours temps d’intervenir avant que l’eau n’atteigne le haut de la cloison et ne déverse dans le compartiment voisin. Cela n’empêcha pas le constructeur, ni les services du Lloyd, de décerner au navire un brevet d’insubmersibilité ! Lors de ce voyage inaugural la confiance était telle qu’un officier de l’équipage crut pouvoir rassurer une passagère à l’embarquement en lui déclarant sans ambages : « Dieu lui-même ne pourrait pas faire couler ce navire » !
Aveuglément persuadés que « rien ne peut arriver » au gigantisme du Titanic, auquel il faut ajouter l’insouciance d’un capitaine et de son équipage qui n’ont tenu aucun compte des messages qui signalaient la présence d’icebergs sur la route maritime que le paquebot devait suivre, sa première sortie officielle fut une horrible tragédie.
Ce fut son premier et dernier voyage. Hélas près de 1 500 personnes payèrent de leur vie toutes les imprudences !
Yacht « Hirondelle II » du Prince Albert 1er de Monaco
Océan Paradise à Port Vendres
Dernier voyage du Titanic
Grotte de la Cigalère (Ariège)
Naufrage de l’Aalborg
l’Aalborg est un cargo à vapeur, long de 73 m, large de 11 m, d’un tonnage de 1 256 tx de jauge brute devient, en changeant de Compagnie, le Saint-Lucien.
Le 12 avril 1943, le Saint-Lucien en provenance de Valencia (Espagne) avec 1 230 tonnes d’oranges est en vue de Port-Vendres (Pays catalan), sa destination.
Le sous-main britannique Unruly en surveillance sur la frontière maritime franco-espagnole, l’a repéré. A 14 h 45, deux torpilles sont tirées à une distance de 1 800 mètres. Une seule touche au niveau du gaillard avant provoque la chute des ancres. Les deux chaînes filent. En arrivant aux étalingures, le navire est retenu, pivote sur lui-même et s’enfonce par l’avant. Au milieu d’une mer où flottent des milliers d’oranges, les bateaux de pêche de Port-Vendres et une vedette allemande récupèrent l’équipage ainsi qu’une partie de la cargaison. Le torpillage cause la mort de 3 ou 4 matelots qui travaillaient aux machines.
L’épave repose droit sur sa quille à 40 m de fond. Il ne reste presque rien de la proue. Du château qui s’est aplati, il ne subsiste que peu d’éléments indentifiables : la dunette résiste encore mais elle est très fragile. Seule, sous la courbure de la poupe, la grosse hélice est toujours en place.
L’eau de mer, pugnace et patiente, efface à son rythme le passé